Les Andes de l'Equateur, Frederic Edwin Church, 1855
Première dans l’histoire de notre pays, les citoyens ont subi depuis près d’un an une discrimination et des restrictions de liberté sur la base d’outils numériques, à savoir le pass sanitaire puis le pass vaccinal.
La liberté individuelle est immensément précieuse. Si la liberté constitue le premier mot de la devise française – Liberté, Egalité Fraternité –, c’est pour une bonne raison. La recherche du bonheur, que nous avons tous en commun, est en premier lieu une affaire intérieure se vivant au cœur intime de notre être. A ce titre, la liberté est la condition permettant d’aligner notre vie avec ce que nous éprouvons profondément en nous-mêmes, avec notre quête du bonheur. Sans bonheur individuel, il n’est pas de bonheur collectif. Sans liberté permettant de vivre au plus près de notre conscience individuelle, il n’est pas de société heureuse.
Toute restriction de liberté touche donc à l’essence de notre destinée individuelle et collective et doit être maniée avec la plus grande prudence, la plus grande solennité. Bien entendu, chacun entend que la liberté de l’un s’arrête là où commence celle d’autrui, et que ce principe fonde le pacte social. Mais toute nouvelle restriction de liberté imposée par l’État aux citoyens doit être interrogée avec gravité et profondeur. Et le fait est qu’un État n’est pas nécessairement pur dans ses prises de décisions. Ces dernières peuvent être biaisées par toutes sortes d’intérêts politiques, financiers, économiques, quand bien même l’État se targuerait d’œuvrer au bien commun. Ainsi, lorsque l’État prétend vouloir notre bien personnel et notre bien commun tout en restreignant notre liberté, nous rentrons dans une zone à haut risque.
Nombre de ceux qui brillent au firmament de l’humanité se sont dressés contre des mesures injustes et des discours fallacieux du pouvoir en place. Jésus de Nazareth venu apporter un nouveau commandement - « Aimez-vous les uns les autres » - fut condamné à mort et crucifié par le pouvoir en place, sous les insultes et les pierres d’une foule ignorante. Socrate dont tous les lycéens et apprentis philosophes admirent encore aujourd’hui la profondeur fut condamné et mis à mort, accusé notamment d’avoir corrompu la jeunesse. Le Général de Gaulle, lui aussi condamné à mort par l’État français en juin 1940, constitue toujours la figure de référence de toute la classe politique française, justement parce qu’il se dressa et dit « non » à un système totalitaire et déshonorant. C’est au cœur des femmes et des hommes et à fortiori au cœur des plus illustres d’entre nous que naissent librement les idées qui nous conduisent collectivement vers le bonheur, bien plus qu’au cœur des cabinets gouvernementaux où mijotent toutes sortes d’influences politiques, économiques, financières.
Ainsi, prenons garde à ne jamais vouloir éteindre la flamme de la liberté personnelle au nom de la soumission à un dogmatisme étatique. Gardons toujours une place pour les voix qui sortent du consensus, on ne peut exclure qu’elles aient finalement raison. Nous avons tous une responsabilité pour faire vivre cette diversité de conscience. Enracinons quelques graines d’ouverture, d’humilité et de bienveillance profondément en nous afin de ne jamais contribuer à l’extinction de la flamme de la liberté.
Fort de cette conscience, l’État devrait manipuler toute nouvelle restriction de liberté comme une potion possiblement mortelle, dont la moindre erreur de dosage peut gravement nuire à la société et à ses membres. Depuis l’introduction du pass sanitaire puis du pass vaccinal, l’État a utilisé des moyens numériques pour contrôler les citoyens - y compris des adolescents - et leurs aller-venues. L’État s’est doté là d’une arme lourde dans son contrôle des personnes, déséquilibrant considérablement le rapport entre l’État et le citoyen. Dans cette relation entre l’État et le citoyen, le curseur du pouvoir a considérablement glissé du côté de l’État. D’une symbiose équilibrée entre droits et devoirs, nous sommes passés à un discours affirmant que les devoirs passent avant les droits.
Interrogeons-nous sérieusement sur la place des outils numériques afin qu’ils ne deviennent pas des moyens pour transférer du pouvoir à l’État au détriment des citoyens. Compte tenu des récentes avancées technologiques, le risque est grand de voir l’État s’arroger toujours plus de pouvoir à l’aide du numérique, annonçant un glissement vers les sociétés sombres que George Orwell - 1984 ou Aldous Huxley- Le meilleur des mondes imaginaient.
Au sortir de cette crise, nous devrions donc mener une réflexion de fond sur l’utilisation par l’État de moyens technologiques pour contrôler les citoyens. Voici l’une des mesures possibles.
Refonte de la CNIL
En France, la CNIL- Commission Nationale Informatique et Liberté- s’est montrée bien effacée durant cette crise. Il conviendrait de repenser le rôle de la CNIL, de revoir sa composition en y intégrant une part de représentation citoyenne, de redéfinir son pouvoir afin qu’elle puisse constituer un véritable contre-pouvoir défendant les libertés individuelles.
Pour conclure…
Nous pouvons sortir grandis de cette crise. Chacun d’entre nous a pu mûrir individuellement et nous avons ici l’occasion de prendre conscience de défaillances de notre société, lesquelles se trouvaient déjà en germes avant d’éclore pleinement ces deux dernières années.
Imaginez tous les bienfaits que nous pourrions retirer des 4 principes que nous venons d’évoquer :
Partout, nous pouvons privilégier la conscience éclairée de nos concitoyens plutôt que la soumission à des dogmes, la transparence plutôt que l’opacité propice aux influences viciées, l’Information plutôt que la propagande, la liberté plutôt que l’asservissement… La lumière plutôt que l’ombre.
Assurément, d’autres défis nous attendent et vont rapidement se rappeler à nous, à commencer par les défis environnementaux. Nous aurons besoin des enseignements de cette pandémie pour mieux affronter ce qui nous attend.
Chères amies, chers amis, je vous invite à approfondir votre vision en puisant ce qui vous semble pertinent dans ce qui vient d’être dit. Sentez-vous libre de partager ces textes autour de vous car nous avons tous besoin de réfléchir, de nourrir notre conscience pour mieux construire tous ensemble le monde à venir.
Carl de Miranda
Merci aux artistes dont les œuvres accompagnent ce texte
Leur sensibilité et leur regard singulier traversent le temps
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1. Sanctuariser la parole scientifique
2. Encadrer strictement le lobbying
3. Restaurer la liberté journalistique
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